L’alpinisme est une pratique sportive d'ascension en haute montagne exigeante, qui repose sur différentes techniques de progression.
L'alpinisme implique une difficulté de progression technique et expose le pratiquant à de nombreux risques (chutes de pierres, avalanches, chute) et se distingue ainsi de la randonnée pédestre.
L'Alpinisme se décline en plusieurs activités estivales ou hivernales qui nécessitent toutes du matériel spécifique et des connaissances techniques adaptées.
Il est important pour la sécurité de la cordée de bien lire les notices du matériel ainsi que de se former aux bonnes pratiques.
Les principes de base suivants ne peuvent à eux seuls, sans explications complémentaires prodigués par un pratiquant aguerri ni mise en pratique théorique, être considérés comme formateurs.
Lisez attentivement les notices. Maîtriser les techniques nécessite formation et entraînement. Vérifiez avec un professionnel votre aptitude à réaliser seul en sécurité avant de vous lancer en autonomie.
N'hésitez pas, pour compléter vos connaissances, à vous inscrire dans les nombreuses formations organisées par la FFME régulièrement (voir volet formation)
L'Alpinisme Classique
1- Grandes voies rocheuses
L'alpinisme se différencient de l'escalade classique par tous les paramètres liés à l'altitude (météo, rocher délicat, itinéraire parfois peu évident, matériel en place rare ou absent, approche parfois enneigée ou glacée, descente technique, amplitude de journée).
Les grandes voies montagne nécessitent du matériel spécifique, des connaissances spécifiques, et impliquent un sens de l'itinéraire, une bonne condition physique et un certain engagement.
Connaissances requises pour un premier de cordée
- Gestion de la cordée : organisation de la journée (prise de renseignements sur la voie et la météo, préparation du matériel, de l'approche, de la descente, évaluation de l'amplitude horaire), gestion de l'itinéraire, des émotions et de la sécurité des compagnons de cordée
- Techniques :
* Evolution en voie de plusieurs longueurs, réalisation d'un relais amovible, placement de protection amovibles, techniques de réchappe de secours.
* Evolution en terrain glaciaires
- Connaissance générales de la montagne (réglementation, phénomènes météorologiques, faune, éthique, risques spécifiques)
Matériel
- Corde double ou corde jumelée (de 100m, 120m ou plus )pour les rappels mais aussi la sécurité en cas de sectionnement de l'une d'elle.
- Matériel d'escalade classique (baudrier, assureur, descendeur, ect)
- Matériel d'assurage spécifique généralement donné sur le topo et très variable selon les voies: Friends, coinceurs, pitons, crochets, plombs, sangles, ect.
L'appréciation du matériel nécessaire varie selon le niveau du grimpeur.
- Dégaines longues pour le tirage
- Sangles longues pour le tirage, les relais, réaliser des points d'ancrages ou des manœuvres de réchappe).
- Trousse à pharmacie, lampe frontale, couverture de survie, vêtement chaud et coupe vent, portable pour prévenir les secours.
- Matériel de réchappe : Ficelous, maillons rapides, bloqueur pour remontée sur corde, 3 à 5 mètres de corde de fine, ect. Il existe des kits tout prêts pour rappeler une corde sans laisser de matériel en place.
- Sac de de volume différent suivant la voie et la possibilité de repasser au pied de la voie au retour.
- Vivres de course (eau, nourriture)
- Le matériel d'approche nécessaire en cas de glacier ou de neige (crampons, piolet, ect).
- Eventuellement, le nécessaire pour passer une nuit en refuge
2-Approche glaciaire
La chute en crevasse est un des risques majeurs lors de l’approche glaciaire. Emporter du matériel pour le mouflage et connaître les techniques de hissage est une précaution indispensable. Il est alors important d’avoir mis toutes les chances de son côté… La chute en crevasse est un des risques majeurs lors de l’approche glaciaire. Emporter du matériel pour le mouflage et connaître les techniques de hissage est une précaution indispensable. Il est alors important d’avoir mis toutes les chances de son côté…
La distance d’encordement
Les deux équipiers s’encordent à chaque extrémité de la corde.
La distance d’encordement est ensuite réglée par des anneaux de buste bloqués.
En cas de chute, l’assureur a souvent besoin d’avancer pour encaisser le premier choc, puis encore pour freiner le mouvement et arrêter complètement la chute. C’est la longueur de corde entre l’assureur et la crevasse qui va permettre ce déplacement.
La longueur d’encordement permet non seulement d’avoir un seul équipier exposé sur la crevasse, mais aussi d’avoir assez de place pour la manœuvre d’arrêt de chute.
Chaque équipier doit conserver une réserve de corde suffisante pour la réalisation d’un mouflage.
Des nœuds pour faciliter le freinage
Le cisaillement de la lèvre de la crevasse par la corde est important pour le freinage de la chute.
Arrêter une chute sur une lèvre en glace vive est très difficile.
Sur une lèvre en neige, la présence des nœuds sur la corde est une aide précieuse pour augmenter le freinage.
Réaliser des nœuds tous les 2 m sur la corde (nœud de huit, queue de vache, papillon…).
Attention, les nœuds sur la corde compliquent la réalisation du mouflage après une chute en crevasse.
Deux possibilités :
• Solution 1 :réaliser un mouflage sur une corde avec nœuds
• Solution 2 : vous disposez d’une réserve de corde suffisante pour réaliser un mouflage sans nœud, en envoyant le bout de corde libre à la victime
Garder la corde tendue
Les équipiers accordent leur progression pour garder la corde tendue, sans prendre d’anneaux à la main. Si la corde est détendue, la victime d’une chute va prendre de la vitesse, son coéquipier ne pourra pas la stopper et risque d’être entraîné également dans la crevasse.

3- Types d'encordement

1.1 Avec anneaux de buste bloqués.
Pour terrains réguliers demandant peu de variations d’espacement dans la cordée.
Avantages : Anneaux stabilisés, confort, encordement en bout de corde.
Inconvénients : Ajustement de corde rébarbatifs.
1.2 Encordement sur mousqueton avec un nœud en huit.
Avantages : Fiable dans le temps si le noeud est correctement réalisé.
Inconvénients : Long à défaire si le noeud a été serré par une chute. Utiliser un mousqueton directionnel ou 2 mousquetons à vis inversés.

2.1 Avec anneaux de buste non bloqués
Pour terrains demandant des adaptations fréquentes d’espacement dans la cordée.
Avantages : Ajustement de corde rapides. Encordement en bout de corde.
Inconvénients : Les anneaux risquent de se dérégler.
2.2 Encordement sur mousqueton avec un nœud de cabestan.
Avantages : Ajustement rapides. Noeud facile à libérer même s'il a été serré lors d'une chute.
Inconvénients: Utiliser 1 mousqueton directionnel ou 2 mousquetons à vis inversés.
3. Réserve de corde dans le sac, sans anneau de buste.
Configuration figée pour la marche longue.
Avantages : Confort de portage.
Inconvénients : Encordement en bout de corde à refaire en cas de secours.
3.2 Encordement au harnais avec un nœud de chaise.
Avantages : Reste en place. Se défait assez facilement même serré par une chute.
Inconvénients : La boucle doit être sécurisée par 1 mousqueton.
3-Franchir une rimaye pendant une course de neige

Lors d'une course facile, une difficulté technique ponctuelle comme le franchissement d'une rimaye peut s'avérer compliquée à protéger.
La configuration des lieux pourra offrir plusieurs options à la cordée:
- passer en prenant le risque de ne pas s’assurer.
- passer en s’assurant partiellement lorsque c’est possible.
- rebrousser chemin ou trouver un autre passage.
Le premier assume la plus grosse part des risques, car il ne peut généralement pas placer de protections intermédiaires.
4-Exemples d'ancrages provisoires
A- Piolet couché en corps mort
B- Anneau de sangle sur becquet
C- Broche à glace, piton, coinceur ou friend
Attention, planté verticalement, le piolet constitue un important risque d’arrachement.
3- Triangulation des relais
L’angle de la triangulation influe sur la répartition de la charge sur les points du relais et par conséquent sur la sécurité de la cordée.
4- Progression corde tendue
Attention : La progression à corde tendue utilisée en "terrain facile" et / ou pour "gagner du temps", nécessite absolument la pose de protections intermédiaires fiables..Cette méthode particulièrement dangereuse doit être réservée à des experts ayant une juste vision du rapport bénéfice/risque, capables d’évaluer les difficultés et risques objectifs du terrain, en regard de leur aisance technique.Les deux grimpeurs évoluent simultanément, la chute de l’un impacte nécessairement la progression de l’autre.En particulier, la chute du second entraînera une traction du premier vers l’arrière, et probablement une chute collective.
Cependant, l'utilisation du Tibloc, sur des points intermédiaires permet de préserver le premier de cordée d'une trop forte traction sur la corde en cas de chute de son second. La chute sera alors retenue par le Tibloc, sans intervention du premier.. 
Attention : Cette manipulation ne peut pas être considérée comme de l’assurage. Le TIBLOC apporte seulement un plus dans une situation périlleuse. Lire attentivement la notice du fabricant !
La Cascade de glace
La cascade de glace, est une discipline dérivée de l'escalade. Elle consiste à grimper à l'aide de piolets crampons et de crampons crampons pointes-avant le long de formations glaciaires, comme des couloirs et goulottes de glace en haute montagne ou des cascades gelées en hiver en moyenne montagne. Les ancrages se fixent dans la glace elle-même à l'aide de broches à glace ou dans le rocher à proximité.Historiquement, c'est à partir des années 1970 que naissent les précurseurs de cette activité. Elle nécessite une expérience importante pour évaluer l'évolution de la glace qui varie en fonction de la température.
1-Le matériel
Très spécifique, il a beaucoup évolué par rapport à celui utilisé par les premiers glaciairistes. La progression se fait à l'aide des pointes avant des crampons, et de piolets tractions dont la forme est conçue pour aider le grimpeur à évoluer sur des parois de glace verticales (le manche du piolet est courbé et il possède même parfois deux poignées).Les points d'ancrage utilisés sont des broches à glace qui se vissent directement dans la glace. Il existe plusieurs longueurs de broche, qui varient en fonction de l'épaisseur de la glace.
Les abalakovs
Ils sont utilisés pour faire des rappels.
Les cordes
Elles sont spécifiques et ont la particularité d'absorber beaucoup moins d'eau que les cordes de rappel classiques, ce qui évite qu'elles ne soient raidies par le gel.
2-La cotation
Tout particulièrement pour cette discipline, elle se décompose en 2 parties : difficulté technique et engagement et peut varier selon les topos à l'appréciation subjective de l'auteur.

- Aspect Technique
Cette cotation prend en compte différents facteurs, dont l'inclinaison, la hauteur de la section la plus raide, la configuration de la glace (rideaux, cigare, goulotte) ou encore la technicité de cette dernière (glace fine ou bien fournie, glace aérée ou compacte, etc.). Elle s'exprime de 1 à 7 :
- 1 : Longs passages à 60°.
- 2 : Passage à 60/70° mais bonne possibilité d'assurage.
- 3 : Passage à 70/80° généralement en bonne glace. Les parties raides alternent avec de bons emplacements de repos permettant de poser des points d'assurage.
- 4 : Passages à 75/85° avec parfois une courte section verticale. Glace généralement bonne et possibilité de bons relais.
- 5 : Une longueur soutenue avec grande section à 85/90°, nécessite une bonne aisance technique.
- 6 : Au moins une longueur très soutenue, demande une très grande maîtrise technique. La qualité de la glace peut laisser à désirer, ancrages et protections aléatoires.
- 7 : Franchement dur, maîtrise technique et mentale sont indispensables.
Note : on peut ajouter +/- à ces valeurs afin de les augmenter/réduire. On peut également compléter par : X, Risque d'écroulement, R : glace mince, M : section mixte.
- Aspect engagement
La longueur, la difficulté d'approche et de descente, la continuité, l'équipement en place, la difficulté à se protéger et les risques objectifs. Elle s'exprime de I à VII :
- I : Itinéraire court, peu éloigné, descente facile.
- II : Itinéraire plus long ou un peu plus technique, descente demandant parfois de l'attention, peu de dangers objectifs.
- III : Itinéraire long, parfois éloigné, descente délicate, risques objectifs éventuels.
- IV : Itinéraire d'ampleur demandant une bonne expérience de l'alpinisme, approche longue ou descente compliquée, risques objectifs, retraite délicate.
- V : Itinéraire long dans une grande paroi, engagé. La cordée doit posséder un excellent niveau de compétence (choix de l'itinéraire, problème d'assurage, nombreuses longueurs difficiles et soutenues), retraite difficile, descente longue ou difficile, risques objectifs importants.
- VI : Itinéraire sur une grande face pouvant être parcourue en une journée par les meilleurs. Pratiquement que des longueurs dures et soutenues. Conditions rarement bonnes, cheminement compliqué, assurage problématique, retraite aléatoire. Descente longue et difficile. Itinéraire très exposé aux dangers objectifs (séracs).
- VII : Idem en encore plus dur. Très rarement utilisé
3- Techniques de base en cascade de glace
Ce film présente des techniques de brochage et la réalisation de relais et abalakovs en cascade de glace. Nous abordons ici des points techniques, mais n’oubliez pas qu’en cascade de glace, il est particulièrement important de bien apprivoiser le milieu dans lequel vous évoluez. La qualité de la glace, sa structure, les pentes supérieures, les récentes variations de températures sont des facteurs essentiels à considérer avant de s’engager dans une cascade de glace.
Voir la vidéo
4.Étude sur la résistance de la glace de cascade
Comment réagit la glace aux conditions météorologiques ? Intuitivement, on pourrait penser que les températures très basses sont favorables aux bonnes conditions en cascade de glace. Est-ce si simple ? Comment faire le lien entre les observations des grimpeurs et une étude scientifique ? Une étude menée par le Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement de Grenoble, soutenue par la Fondation Petzl, fournit quelques éléments de réponse.
Si la formation des cascades de glace est progressive, leur destruction peut être brutale, en particulier pour les structures verticales.
Les variations de température engendrent des contraintes mécaniques fortes dans la glace et, dans certains cas, suffisamment importantes pour induire une rupture brutale de la cascade.
En effet, la glace se dilate quand elle se réchauffe et se contracte quand elle se refroidit. Si le refroidissement est lent, la glace peut s’accommoder des contraintes en se déformant « plastiquement » : on parle d’un comportement ductile. À l’inverse, si le refroidissement est rapide, les contraintes peuvent initier des fissures, ou favoriser la propagation de celles créées par la frappe des piolets.
La glace a alors un comportement fragile.
Des mesures de capteurs de pression, installés dans des cascades, ont permis de vérifier le lien entre une variation brutale de températures et une forte augmentation des contraintes mécaniques.
En considérant ce dernier phénomène, le glaciériste dispose de clés d’interprétation sur la qualité de la glace, en fonction des températures relevées les jours précédant l’ascension d’une cascade de glace.
Période de températures stables proches de 0 °C (peu de réchauffement la journée, pas de refroidissement brutal la nuit).
La glace a un comportement ductile. C’est une situation qui semble favorable. On dit que la glace est « sorbet ».
Période prolongée de températures douces, au-dessus de 0 °C, y compris la nuit.
Le ruissellement de l’eau liquide à l’interface glace/roche provoque le décollement de la glace du socle rocheux. La situation semble donc défavorable.
Refroidissement brutal suivi d’une période de froids intenses.
Cela engendre de fortes contractions thermiques de la glace : la glace devient fragile. La frappe des piolets participe à la propagation des fissures, avec une possibilité d’effondrement due au grimpeur lui-même. De plus, en se contractant, une colonne free-standing cherchera à se raccourcir, créant ainsi de fortes contraintes mécaniques verticales dans la structure. Il existe alors un fort risque d’effondrement spontané de la structure.
Refroidissement progressif sur plusieurs jours suivi d’une période de froids intenses.
Ces conditions semblent moins critiques, mais la glace reste très fragile et cassante sous les coups de piolets des grimpeurs.

Ces quelques clés de lecture demeurent partielles et ne remplaceront jamais l’expérience acquise au cours de la pratique.
Contenu élaboré en collaboration avec François Damilano, membre du projet d'étude « Cristal de Glace ».
Pour plus d’informations, consultez le site de la Fondation sur www.fondation-Petzl.org pour lire l’article Cascade de glace, itinéraire scientifique au cœur des cascades de glace.
6-Voir tous les conseils techniques en cascade de glace

Sur chaque page activité, retrouvez l’ensemble des conseils techniques classés par chapitre : basiques, assurage, équipement…
Aller aux conseils techniques
Le dry tooling
C'est une discipline assez récente, l'escalade sur rocher avec l'utilisation de l'équipement de cascade glace soit crampons et piolets et sac à dos
A noter que cette activité se pratique également en falaise et même en mur artificiel